Tragédie à Vancouver : une voiture fonce dans un festival philippin, faisant neuf morts
Vancouver est sous le choc. Samedi soir, un véhicule utilitaire sport (VUS) a foncé dans la foule dense réunie pour un festival philippin en plein cœur de la ville, faisant au moins neuf morts et de nombreux blessés, selon les autorités locales. L’incident, qui s’est produit lors de la célébration de la Journée Lapu-Lapu, a rapidement été qualifié de « tragédie sans nom » par les responsables politiques.
La police de Vancouver a annoncé l’arrestation d’un homme de 30 ans, connu de ses services, sur les lieux du drame. « À ce stade, nous sommes convaincus qu’il ne s’agit pas d’un acte terroriste », a précisé la police sur la plateforme X (anciennement Twitter). Le suspect, d’après des témoins, aurait été maîtrisé par des festivaliers avant l’arrivée des forces de l’ordre.
Une scène de chaos et de détresse
Peu après 20 heures, la fête battait son plein sur la 43e Avenue Est et la rue Fraser lorsque le VUS noir a pénétré dans la zone piétonne à grande vitesse. Des témoins évoquent des corps projetés dans les airs, des cris de panique, et des enfants cherchant désespérément leurs proches dans la confusion.
Carayn Nulada, présente au festival, a raconté avoir instinctivement protégé ses petits-enfants avec son propre corps. « J’ai vu ma fille tomber sous l’impact, mais elle s’est relevée, tremblante », a-t-elle confié, encore bouleversée. Sa famille, comme tant d’autres, a passé la nuit dans l’angoisse, à l’hôpital général de Vancouver, où un centre d’assistance aux victimes a été installé.
Des images glaçantes filmées peu après le drame montrent des corps étendus sur la chaussée, des débris jonchant la rue, et un lourd silence pesant sur ce qui devait être une célébration de l’héritage culturel philippin.
Une onde de choc politique et communautaire
Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a exprimé sa « dévastation » face à cette « horreur » et a annoncé un report de ses activités de campagne prévues ce dimanche matin. Le Canada est en effet en pleine période électorale, à deux jours du scrutin fédéral.
D’autres responsables politiques ont également réagi : Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur, a dénoncé une « attaque insensée », tandis que le chef bloquiste Yves-François Blanchet a évoqué « une violence intolérable envers une communauté venue chercher la paix ».
Présent quelques heures avant le drame, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a lui aussi exprimé son horreur : « J’ai vu des enfants danser et sourire… Penser à ce qu’ils ont vécu ensuite est insupportable », a-t-il déclaré, visiblement ému.
À l’international, le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a fait part de sa « profonde tristesse » et a adressé ses condoléances à la communauté philippine du Canada, l’une des plus importantes diasporas du pays.
Même le roi Charles III, chef d’État du Canada, a exprimé dans un communiqué son « immense chagrin » face à cette tragédie survenue alors que « la communauté philippine se réunissait pour une célébration empreinte de fierté et d’histoire ».
Une communauté ébranlée mais solidaire
En dépit de la douleur, la communauté philippine s’est rapidement mobilisée pour soutenir les familles des victimes. À l’hôpital, des volontaires se sont relayés pour offrir nourriture, prières et réconfort aux proches endeuillés.
La Journée de Lapu-Lapu, en l’honneur du chef philippin ayant résisté à l’invasion espagnole au XVIe siècle, avait été officiellement reconnue par la Colombie-Britannique en 2023 comme un hommage aux contributions de la communauté philippine.
À Vancouver, cette fête devait être l’occasion d’un moment de joie. Elle restera désormais marquée par l’une des tragédies les plus graves de l’histoire récente de la ville.
