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Carney à Trump : « Le Canada ne sera jamais à vendre »

Rencontre tendue mais cordiale à la Maison-Blanche entre le président américain Donald Trump et le premier ministre canadien Mark Carney

Le premier ministre canadien Mark Carney a affirmé lundi à Washington que « le Canada ne sera jamais à vendre », en réponse aux propos répétés du président américain Donald Trump exprimant son souhait de voir le Canada devenir le 51e État des États-Unis.

Les deux dirigeants se sont rencontrés dans le Bureau ovale avant un dîner de travail, dans ce qui constitue leur premier tête-à-tête officiel depuis l’arrivée au pouvoir de M. Carney. Accompagné des ministres Mélanie Joly, David McGuinty et Dominic LeBlanc, ainsi que d’une importante délégation diplomatique, le premier ministre a affirmé vouloir « mettre fin aux tarifs sur l’acier et l’aluminium » et amorcer « une révision sérieuse de la relation commerciale bilatérale ».

« Comme vous le savez, en immobilier, certains endroits ne sont pas à vendre… et le Canada ne le sera jamais », a lancé M. Carney devant les caméras, tout en assurant vouloir renforcer le partenariat militaire et commercial entre les deux pays.

Interrogé sur l’idée d’une annexion du Canada, M. Trump a répondu qu’il « respecterait la volonté des Canadiens », tout en soulignant que cela « ne se ferait pas en un jour » et qu’il s’agissait d’« une opportunité immobilière magnifique ». Des propos qui ont suscité une vive réaction au Canada, où les sondages démontrent un attachement fort à la souveraineté nationale.

Le président Trump, souvent provocateur, s’est toutefois montré élogieux envers son invité, saluant sa victoire électorale et le qualifiant de « personne talentueuse ». « Il a réussi un retour peut-être encore plus grand que le mien », a-t-il ajouté, évoquant leur volonté commune de mettre fin à la guerre en Ukraine et d’affronter ensemble les défis du fentanyl et de la sécurité frontalière.

Malgré les divergences affichées, les deux hommes ont insisté sur la nature « amicale » de la discussion. « Ce n’était pas comme l’explosion avec quelqu’un d’autre », a glissé M. Trump, en allusion apparente à sa célèbre altercation avec le président ukrainien Zelensky.

Enfin, sur le plan commercial, M. Carney a rappelé que le Canada reste le « plus grand client des États-Unis » et a qualifié l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) de « base pour des négociations élargies ». Le président Trump, lui, a affirmé que l’accord avait été « utile », mais qu’il n’était « peut-être plus nécessaire ».

Les négociations entre Ottawa et Washington devraient se poursuivre dans les mois à venir, dans un climat mêlant fermeté canadienne et imprévisibilité américaine.

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