Carney – Trump : une rencontre attendue sur fond de guerre commerciale
La Maison-Blanche accueille ce mardi la visite du premier ministre canadien Mark Carney.
Attendu à 11h45 dans le Bureau ovale, il est le 10e dirigeant étranger à être officiellement reçu par le président Donald Trump depuis le début de son mandat. Cette rencontre, qualifiée par M. Carney de « constructive, mais difficile », s’inscrit dans un contexte de tensions commerciales persistantes entre les deux voisins nord-américains.
Carney, accompagné de ses ministres Mélanie Joly, David McGuinty et Dominic LeBlanc, espère faire avancer deux dossiers prioritaires : la levée des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium, et une refonte des bases de la relation commerciale canado-américaine. L’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, devenu chef du gouvernement, mise sur son expérience en finances internationales pour faire valoir les intérêts canadiens.
Il s’agit de la première rencontre officielle entre les deux hommes depuis que Carney a pris la tête du gouvernement, mais ce n’est pas leur premier échange : en 2017, lors du sommet du G20 à Hambourg, ils avaient eu un bref entretien. À l’époque, Carney présidait le Conseil de stabilité financière, et Trump entamait son premier mandat.
Le président américain, fidèle à son style, est resté flou sur les attentes de cette rencontre : « Je ne sais pas trop pourquoi il veut me voir, mais j’imagine qu’il veut signer un accord. Tout le monde veut ça », a-t-il lancé, un brin provocateur.
Cette visite a d’autant plus de poids que Carney a martelé, durant sa campagne électorale, qu’il ne rencontrerait Trump que dans le respect absolu de la souveraineté canadienne. Une réponse claire à la rhétorique du président américain qui, à plusieurs reprises, a évoqué l’idée de faire du Canada le « 51e État » des États-Unis — une déclaration qui avait vivement fait réagir au nord de la frontière.
Le dîner de travail prévu en soirée pourrait donner lieu à des échanges plus approfondis. Reste à voir si cette rencontre permettra un véritable déblocage ou si elle ne sera qu’un épisode de plus dans la relation complexe entre Ottawa et Washington.