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Montréal : la science ouverte en tête de file avec Brain Canada

Montréal s’impose plus que jamais comme un pôle d’excellence en neurosciences. En annonçant un investissement majeur de 36,8 millions de dollars, la Fondation Brain Canada propulse six plateformes de recherche de la métropole au cœur de l’innovation en science ouverte. L’objectif : créer des synergies interdisciplinaires et accélérer le développement de solutions concrètes pour les personnes atteintes de maladies cérébrales.

Au carrefour de l’intelligence collective, de la haute technologie et de la recherche fondamentale, ces plateformes — biobanques, bases de données, outils d’analyse — partagent une ambition commune : rendre la recherche plus accessible, collaborative et efficace.

« Pour percer les mystères du cerveau, il est essentiel de s’appuyer sur des infrastructures fiables et un libre accès aux outils scientifiques », affirme Dre Viviane Poupon, PDG de Brain Canada. « Cet investissement renforcera la culture de la science ouverte afin que les connaissances spécialisées profitent au plus grand nombre. »

Un financement sans précédent

Le programme Subventions de soutien aux plateformes (SSP), pierre angulaire de cette initiative, bénéficie d’un financement combiné de plus de 18 millions $ provenant du Fonds canadien de recherche sur le cerveau (FCRC) — fruit d’un partenariat entre Santé Canada et Brain Canada — doublé par des contributions de partenaires privés. Ce soutien financier inédit permet d’ancrer six infrastructures montréalaises dans le tissu national et international de la recherche neurologique.

Zoom sur les six plateformes financées

1. La Plateforme canadienne de neurosciences ouvertes (PCNO)

Dirigée par Dr Alan Evans – Le Neuro, Université McGill
Subvention : 2,85 M$
Véritable portail numérique de la science ouverte, la PCNO rend les données et outils neuroscientifiques accessibles à tous. Grâce à son interface innovante (portail web, plateforme Evidence, cadres de gouvernance), elle brise les silos disciplinaires et stimule la collaboration internationale.

2. Banque de cerveaux Douglas-Bell Canada

Drs Gustavo Turecki et Naguib Mechawar – Institut Douglas, McGill
Subvention : 2,85 M$
Référence mondiale, la BCDBC héberge plus de 3 600 cerveaux humains associés à une base de données clinique unique. Une ressource essentielle pour comprendre les maladies neurodégénératives et psychiatriques, et accélérer les percées en diagnostics et traitements.

3. Histologie spatiale appliquée au cerveau

Dre Marie-Christine Guiot – Goodman Cancer Institute & Le Neuro, McGill
Subvention : 570 000 $
Cette plateforme offre aux chercheurs des outils de pointe pour explorer l’organisation cellulaire du cerveau. Grâce à la cartographie génétique et protéique, elle ouvre la voie à des diagnostics plus fins et à de nouveaux traitements pour des maladies complexes comme l’épilepsie ou les cancers cérébraux.

4. SLEEP HUB : révolutionner la recherche sur le sommeil

Dre Nadia Gosselin – CIUSSS Nord-de-l’Île-de-Montréal et UdeM
Subvention : 2,14 M$
Avec plus de 50 000 échantillons biologiques et des données de 15 000 participants, le SLEEP HUB combine science ouverte, intelligence artificielle et données cliniques pour comprendre les troubles du sommeil. Cette plateforme favorisera des traitements personnalisés et une meilleure prévention des troubles cognitifs et mentaux liés au sommeil.

5. EthoLab : à la découverte du comportement naturel

Dr Paul Cisek – Centre d’innovation biomédicale, UdeM
Subvention : 855 000 $
Grâce à l’intelligence artificielle et à des capteurs de haute précision, EthoLab étudie les comportements en milieu naturel. Une approche révolutionnaire pour comprendre les réponses cérébrales réelles face à des situations complexes, aux retombées cliniques majeures.

6. NECTAr : pour les nouveau-nés atteints d’EHI

Dre Pia Wintermark – Hôpital de Montréal pour enfants & IR-CUSM
Subvention : 1,71 M$
L’encéphalopathie hypoxique-ischémique (EHI) est une urgence médicale grave chez les nouveau-nés. NECTAr crée une infrastructure nationale pour améliorer les soins, soutenir les familles, former les professionnels et développer des traitements réparateurs.


Une vision d’avenir pour la recherche cérébrale

Au-delà des chiffres, cet investissement traduit une vision audacieuse : faire du Canada un leader de la science ouverte en neurosciences. L’accès partagé aux données, aux infrastructures et aux expertises redéfinit les contours de la recherche biomédicale. Montréal devient ainsi un moteur stratégique, porteur d’une nouvelle ère de découvertes au service de la santé mentale et neurologique.

Et ce n’est qu’un début. La Fondation Brain Canada prévoit d’annoncer, dans les prochaines semaines, huit autres plateformes lauréates pour 2025, portant à 14 le nombre total d’infrastructures soutenues cette année.

Dans un monde où les troubles cérébraux touchent une personne sur trois, cet investissement est un signal fort : le savoir doit circuler librement pour que la recherche progresse rapidement — et pour que l’espoir devienne réalité.

De gauche à droite : Alan Evans, Le Neuro (L’Institut-hôpital neurologique de Montréal), Université McGill, Viviane Poupon, présidente-directrice générale de Brain Canada, et Paul Cisek, Centre d’innovation biomédicale, Université de Montréal au bureau de Brain Canada à Montréal, le 15 mai 2025. (Groupe CNW/La Fondation Brain Canada)

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