Les pratiques culturelles au Québec : entre enracinement et virage numérique
Les Québécois jonglent entre traditions culturelles bien ancrées et nouvelles habitudes façonnées par l’ère numérique, révèle l’Enquête québécoise sur les loisirs culturels et le divertissement 2024. Réalisée auprès de 16 000 personnes par l’Observatoire de la culture et des communications de l’Institut de la statistique du Québec, elle dresse un portrait contrasté.
Si 96 % des Québécois utilisent Internet et 89 % sont actifs sur les réseaux sociaux, la télévision traditionnelle conserve sa place, notamment chez les 75 ans et plus (94 % abonnés), tandis que les plus jeunes privilégient les plateformes numériques internationales (90 % chez les 15-29 ans). Plus de la moitié de la population joue aux jeux vidéo, et l’écoute de balados séduit particulièrement les jeunes adultes et les ménages à revenu élevé.
La musique reste universelle : 96 % en écoutent, mais la préférence va majoritairement aux artistes non québécois, surtout chez les 15-29 ans. Au cinéma, 70 % des Québécois se sont rendus en salle au moins une fois dans l’année, un taux qui chute avec l’âge. La lecture demeure populaire (82 %), mais les auteurs locaux restent minoritaires dans les choix.
L’enquête met aussi en lumière un accès inégal à la culture : les personnes plus scolarisées ou à revenu élevé participent davantage aux activités culturelles, confirmant le rôle essentiel des bibliothèques et institutions publiques pour réduire ces écarts. Entre ancrage identitaire et ouverture mondiale, le Québec compose ainsi sa propre partition culturelle.