Économie

Budget Carney-Champagne : entre austérité et pari sur l’avenir

Présenté conjointement par le premier ministre Mark Carney et le ministre des Finances François-Philippe Champagne, le budget fédéral 2025 marque un tournant dans la gouvernance économique du Canada.

Face au ralentissement mondial et aux tensions commerciales avec Washington, Ottawa mise sur un équilibre délicat : investir massivement tout en maîtrisant la dépense publique.

D’un côté, le plan prévoit près de 141 milliards de dollars d’investissements stratégiques dans les infrastructures, la transition énergétique et l’innovation industrielle. L’objectif : renforcer la productivité canadienne et diversifier les exportations, encore trop dépendantes du marché américain. De l’autre, le gouvernement promet une discipline budgétaire accrue, avec une réduction progressive des dépenses administratives et une meilleure efficacité des programmes publics.

Mais le pari reste risqué. Le déficit fédéral, estimé à 78 milliards de dollars, inquiète les marchés et pose la question de la soutenabilité de la dette. Plusieurs économistes redoutent un effet de ciseau : si la croissance n’accélère pas, les marges de manœuvre budgétaires s’évaporeront.

Carney, ancien banquier central, défend un budget de « réalisme et de responsabilité ». Ses partisans y voient une stratégie lucide pour moderniser l’économie sans tomber dans l’austérité aveugle. Ses détracteurs dénoncent un exercice d’équilibrisme fragile, où les promesses d’investissement risquent d’être compromises par la rigueur annoncée.

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