À Genève, les États s’engagent à réduire davantage l’usage du mercure, un poison mondial
Les représentants de 153 pays réunis à Genève du 3 au 7 novembre ont adopté 22 nouvelles mesures destinées à renforcer la lutte contre la pollution au mercure, un métal lourd hautement toxique pour la santé humaine et l’environnement. Cette décision marque une avancée majeure dans le cadre de la Convention de Minamata, en vigueur depuis 2017 sous l’égide du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Le mercure peut affecter le cerveau, les reins, les poumons et le système immunitaire, notamment chez les enfants et les femmes enceintes. Issu de pratiques industrielles comme l’extraction artisanale de l’or, il se propage dans l’air et les océans avant de contaminer la chaîne alimentaire. La maladie de Minamata, découverte au Japon dans les années 1950, a révélé ses effets dévastateurs : paralysies, troubles neurologiques, surdité ou décès.
L’un des objectifs majeurs de la conférence est la suppression progressive des amalgames dentaires d’ici 2034, un matériau contenant du mercure encore utilisé dans de nombreux pays. Les États se sont également engagés à réglementer l’extraction aurifère artisanale, une source majeure de contamination, et à impliquer les communautés locales et autochtones dans la mise en œuvre des alternatives.
« Les discussions ont été productives, inclusives et tournées vers l’avenir », a déclaré Monika Stankiewicz, secrétaire exécutive de la Convention, qui a également exhorté les États à interdire les cosmétiques au mercure, toujours en circulation malgré les risques connus.
Le PNUE collabore désormais avec Interpol et l’Organisation mondiale des douanes pour endiguer le commerce illégal du mercure, notamment dans les secteurs cosmétique et dentaire. Une technologie chimique alternative, basée sur le cyanure, pourrait à terme remplacer le procédé traditionnel de l’amalgame, encore pratiqué dans des milliers de petites mines.
