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Projet de loi 101 : La FIQ sonne l’alarme sur une régression des protections pour les travailleuses du réseau public

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) dénonce vivement le projet de loi n° 101, présenté comme une réforme des lois du travail, mais perçu comme une attaque directe contre les mécanismes de prévention en santé et sécurité du travail dans les secteurs à majorité féminine tels que la santé et l’éducation.

Selon la FIQ, les modifications proposées fragilisent les protections déjà existantes pour des dizaines de milliers de professionnelles en soins. « Le gouvernement affaiblit les leviers de prévention au lieu de les renforcer. C’est inacceptable, surtout dans des milieux aussi à risque que les hôpitaux ou les centres d’hébergement », a déclaré Isabelle Groulx, vice-présidente de la FIQ.

En s’exemptant lui-même des obligations qu’il impose ailleurs, le gouvernement tourne le dos à des engagements de longue date, souligne la fédération. Ces mécanismes, instaurés depuis les années 1980, ont démontré leur efficacité, mais seraient désormais relégués à la discrétion de l’État dans les réseaux publics.

Les chiffres sont éloquents : en 2023, le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale représentait 33,6 % des lésions professionnelles indemnisées au Québec, tout en ne comptant que pour 13,6 % des emplois. En 2022, les coûts liés à ces blessures s’élevaient à près de 245 millions de dollars. Les professionnelles, souvent victimes de violences physiques et psychologiques, voient leurs conditions de travail se détériorer, selon la FIQ.

« Le projet de loi centralise les décisions entre les mains des employeurs, écarte les représentantes des travailleuses et compromet les comités de santé et sécurité. On sacrifie des acquis essentiels, dans un contexte où les inégalités persistent », ajoute Mme Groulx.

La FIQ entend déposer un mémoire dans les prochaines semaines pour exposer les conséquences concrètes de cette réforme. Elle exhorte le gouvernement à retirer les dispositions jugées néfastes du projet de loi 101 et à rétablir des mécanismes de prévention justes et universels.

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