ÉconomieTech

Les travailleurs canadiens exigent des règles claires sur l’IA alors que son usage explose

L’intelligence artificielle s’installe rapidement dans les entreprises canadiennes, mais les employés peinent à suivre le rythme. Selon le dernier indice d’adoption de KPMG, plus de la moitié des travailleurs utilisent désormais des outils d’IA générative dans leur quotidien professionnel. Une hausse notable, mais freinée par un malaise grandissant : le manque de formation et de lignes directrices.

Alors que l’adoption est passée de 46 % à 51 % en un an, près d’un employé sur deux craint de perdre son poste s’il n’arrive pas à maîtriser ces nouvelles technologies. Et seulement 48 % jugent que la formation offerte par leur employeur est suffisante.

« Les organisations sont passées du test à l’intégration réelle de l’IA, mais beaucoup d’employés ne savent toujours pas comment l’utiliser dans leur rôle », explique Megan Jones, associée chez KPMG. Résultat : 36 % des travailleurs formés n’utilisent finalement pas les outils, faute de temps pour adapter leurs méthodes de travail, et 37 % disent avoir abandonné l’IA après l’avoir testée, jugeant son intégration trop lourde.

La prudence face aux “hallucinations” des modèles d’IA joue aussi un rôle important : 58 % des répondants disent être préoccupés par les inexactitudes, et 46 % évitent d’utiliser l’IA au travail pour cette raison.

Pourtant, le potentiel est bien réel. Près de 80 % des utilisateurs affirment que l’IA améliore leur productivité, et plus de la moitié disent réaffecter le temps économisé à des tâches à plus forte valeur ajoutée.

Pour KPMG, la solution passe par des formations personnalisées et des politiques claires, adaptées aux secteurs et aux besoins de chaque équipe. « Le succès ne repose pas sur la technologie, mais sur l’adaptabilité », estime Davin Gnanapragasam, chef des technologies fiscales chez KPMG. Moins de 30 % des employés affirment que leur organisation dispose d’une politique complète sur l’IA.

Alors que les outils se multiplient, une majorité de travailleurs souhaitent désormais que toutes les entreprises canadiennes adoptent des règles obligatoires encadrant l’usage de l’IA, signe que l’innovation seule ne suffit plus : il faut aussi des repères.

Source : Répertoire sur l’adoption de l’IA générative de KPMG au Canada (Groupe CNW/KPMG LLP)

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