Explosion des mégaconstellations : les experts alertent sur un risque majeur d’encombrement orbital
Le lancement des premiers satellites du projet Kuiper d’Amazon marque une nouvelle étape dans la course aux constellations Internet, accentuant les inquiétudes liées à l’encombrement de l’orbite terrestre basse. Amazon rejoint SpaceX, OneWeb et plusieurs acteurs internationaux dans un déploiement massif de satellites visant à fournir une couverture Internet mondiale.
Avec plus de 2 500 satellites lancés en 2024, selon l’Agence spatiale européenne (ESA), l’espace devient de plus en plus saturé. L’ESA anticipe la présence de 50 000 objets de plus de 10 cm d’ici 2050 si la tendance se maintient. Ce trafic accru accroît les risques de collisions, comme celle évitée de justesse en 2019 entre un satellite Starlink et un engin de l’ESA.
Les experts, dont l’astronome Olivier Hainaut et le chercheur Vishnu Reddy, appellent à des normes internationales pour prévenir un scénario de « syndrome de Kessler », où les collisions successives rendraient des orbites inutilisables. Le suivi des débris, la coordination entre opérateurs et la planification de désorbitation sont jugés essentiels.
Face à cette urgence, les spécialistes réclament une gouvernance spatiale renforcée. En l’absence de règles contraignantes, l’espace risque de devenir un champ de débris incontrôlable, compromettant à la fois les services essentiels et l’avenir des missions spatiales.
