«Tout d’abord, j’aimerais vous féliciter pour votre réélection. Durant les deux dernières années, vous avez géré la pandémie en donnant le meilleur de vous-même, au meilleur de l’évolution des connaissances scientifiques.
Bien sûr, il y a eu des erreurs, mais je vous lève toutefois mon chapeau pour les campagnes de vaccination.
M. Legault, que s’est-il passé depuis le déclenchement de la campagne électorale? Je sais bien que vous vous faisiez attaquer de toutes parts, essayant de défendre le bilan du gouvernement que vous avez dirigé ces 4 dernières années, mais cela n’explique pas tout.
Je vous ai perçu bougon, exaspéré et vous aviez la mèche très courte. Je vous ai perçu exaspéré au point de blesser «ces Québécois venus d’ailleurs».
Je ne vous reconnaissais pas M. Legault, expliquez-moi...
Heureusement, lors de votre discours hier soir, j’ai retrouvé le premier ministre, M. Legault, d’avant la campagne électorale, mais comme on dit en créole :
«Bay kou bliye pote mak sonje»
Ce qui veut dire : «recevoir des coups s’oublie, mais les cicatrices restent» ou encore «celui qui porte le coup oublie, celui qui porte la cicatrice s’en souvient».
Vous avez dit dans votre discours que l’éducation serait une priorité pour vous. C’est excellent, parce que l’éducation sociale, culturelle, nous force à utiliser notre intelligence pour une meilleure compréhension des différences entre les humains. Ces différences nous enrichissent et cette éducation aide à réduire les préjugés et nourrir le respect d’autrui.
M. Legault, vous êtes plus jeune que moi de quelques années; admettez que notre vécu est bien différent de celles et ceux qui ont aujourd’hui 25 ou 40 ans.
La société a bien changé et vous vous devez de nous démontrer que vous êtes vraiment en phase avec celle-ci.
Vous devez nous démontrer que des actions suivront bientôt en terme d’éducation concernant les enjeux environnementaux.
Vous devez nous démontrer une ouverture quant à une amélioration des relations avec les peuples autochtones. Ceci passe par l’écoute, y compris ce que vous n’avez pas envie d’entendre.
Vous devez nous démontrer que l’éducation de l’apport de l’immigration à l’édification du Québec sera faite.
Vous devez nous démontrer que tout cela fera partie de vos priorités à vous, donc de votre héritage politique.
Vous avez déclaré cet après-midi que vous serez le premier ministre de tous les québécois, de tous âges, de toutes les régions, de toutes origines.
Je prends votre parole de premier ministre, j’attends donc vos actions qui suivront, je l’espère, très rapidement, car seules vos actions pourront servir de baume sur nos cicatrices.
Cordialement, Régine Laurent
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