L'espérance de vie au Québec revient à son niveau prépandémique et atteint 83 ans

L'espérance de vie de 2021 représente le nombre moyen d'années qu'une population pourrait s'attendre à vivre si elle était soumise tout au long de sa vie aux conditions de mortalité de l'année 2021. L'espérance de vie à la naissance de 2021 ne représente pas la durée de vie moyenne qu'auront dans les faits les enfants nés en 2021, car cette durée dépendra de l'évolution future de la mortalité.

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Après avoir subi une baisse notable en 2020, l'espérance de vie de la population québécoise atteint 83,0 ans en 2021. Celle-ci, qui était de 82,9 ans en 2019, avait baissé à 82,3 ans en 2020. Selon les conditions de mortalité de 2021, la durée de vie moyenne s'établit à 81,1 ans chez les hommes et à 84,9 ans chez les femmes. Ces résultats font partie des nombreux faits saillants du bulletin La mortalité et l'espérance de vie au Québec en 2021, publié aujourd'hui par l'Institut de la statistique du Québec.

Espérance de vie à la naissance, Québec, reste du Canada et États-Unis, 2001-2021 (Groupe CNW/Institut de la statistique du Québec)

Surmortalité cumulée depuis mars 2020, Québec et certains pays (Groupe CNW/Institut de la statistique du Québec)

Contrairement à ce qui s'observe au Québec, l'espérance de vie de 2021 n'est pas revenue au niveau de 2019 dans la majorité des pays pour lesquels des données sont disponibles. Avant la pandémie, on observait déjà un léger ralentissement de la croissance de l'espérance de vie au Québec, mais il était plus marqué dans le reste du Canada, et plus encore aux États-Unis. L'avantage du Québec par rapport à ses voisins en matière d'espérance de vie s'est donc accru au cours des dernières années. L'écart entre le Québec et les États-Unis, qui était d'environ 2 ans en 2001, est passé à 4 ans en 2019, et il s'est creusé davantage avec la pandémie pour atteindre 6 ans en moins aux États-Unis, selon l'estimation provisoire de 2021.

Une surmortalité de 4,5 % au Québec depuis le début de la pandémie

Les différentes autorités ne comptabilisant pas les causes de décès liées à la COVID-19 de la même façon, l'analyse de la surmortalité s'est imposée comme l'approche permettant la meilleure comparaison des conséquences sanitaires de la pandémie. Cette approche, qui compare le nombre de décès normalement attendu à celui réellement observé, nous permet de constater que la surmortalité nette s'établit à 4,5 % au Québec entre le début de la pandémie et le 12 mars 2022, soit environ 6 400 décès de plus qu'attendu, toutes causes confondues.

Cette surmortalité nette est inférieure au nombre de décès liés à la COVID-19 qui ont été rapportés pour la même période. Ce résultat peut notamment s'expliquer par le fait que les décès supplémentaires liés à la COVID-19 ont été compensés par un effet de moisson (devancement de certains décès en 2020) et par l'effet protecteur de certaines mesures sanitaires, qui ont pu faire diminuer la mortalité liée à d'autres causes (par exemple la grippe).

Une surmortalité généralement supérieure ailleurs dans le monde

Ailleurs dans le monde, quelques pays ont réussi à éviter tout épisode de surmortalité pendant la pandémie, mais dans la majorité des cas, on enregistre une surmortalité et des baisses d'espérance de vie. On estime que la pandémie a engendré entre 14 et 24 millions de décès excédentaires à l'échelle mondiale depuis le début de la pandémie. Le bilan de surmortalité des États-Unis est largement supérieur à celui du Québec, tandis que celui du reste du Canada, initialement inférieur à celui du Québec, s'en est progressivement rapproché et l'a surpassé en 2021.

 

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