La CORPIQ propose 32 solutions à la crise du logement

Organisme à but non lucratif réunissant 30 000 propriétaires et gestionnaires qui possèdent près de 500 000 logements et condos locatifs, la CORPIQ est la plus importante association à offrir des services aux propriétaires de logements et améliorer l'environnement locatif pour les propriétaires et leur clientèle, depuis plus de 40 ans.

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La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) rend public son mémoire réalisé dans le cadre des audiences à venir de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) en lien avec sa politique de l'habitation. Ce document reflète les réflexions de l'organisation afin de résoudre le déficit de logement dans toutes les régions du Québec et mieux soutenir les propriétaires locatifs. À quelques semaines du scrutin provincial, les solutions préconisées par la CORPIQ s'avèrent aussi une contribution au débat politique en habitation. Cette vision se décline en quatre (4) volets : Développer, Financer, Débloquer et Protéger notre parc locatif.

Développer

Le Québec est à la croisée des chemins en matière d'habitation : le parc de logements jusqu'à aujourd'hui abordable pourrait ne plus l'être rapidement si le déséquilibre entre l'offre et la demande se poursuit. Les besoins en logements à prix modique sont encore élevés et des projets souffrent de difficulté de financement. Alors que tous promettent des logements, la Société canadienne d'hypothèque et de Logement (SCHL) élève la barre en évaluant qu'il faudrait construire 620 000 unités de plus que prévu dans un horizon de 10 ans pour retrouver un marché bien équilibré. « Plus que jamais, le Québec devra faire un effort concerté par une nouvelle stratégie intégrée en habitation et la désignation d'un ministre de l'habitation semble incontournable pour le prochain gouvernement. L'action gouvernementale et ministérielle doit être maximisée pour affronter cette crise du logement. Pour retrouver l'équilibre dans le marché immobilier, l'habitation doit se retrouver au cœur des priorités », a expliqué M. Marc-André Plante, directeur, Affaires publiques et Relations gouvernementales de la CORPIQ.

Financer

Il faut bien faire la distinction entre le rôle de l'État et celui du propriétaire locatif. Le propriétaire finance, via ses impôts et taxes, la mission de l'État de fournir des logements dits « sociaux ». Malgré la bonne foi de nombreux propriétaires au Québec, le poids des responsabilités d'assurer un logement à l'ensemble des clientèles plus vulnérables ne peut reposer davantage sur les épaules des propriétaires privés. L'État doit plus que jamais faire sa part dans le contexte actuel. « C'est dans cette optique que nous recommandons rapidement aux différents gouvernements de financer et de relancer la construction de logement sociaux et abordables. Aussi, des ressources supplémentaires doivent être ajoutées au programme de supplément au loyer (PSL) pour aider les locataires les plus vulnérables de notre société. Enfin, il est impératif qu'un plan pour éradiquer les centaines de HLM barricadés soit mis en place afin d'adéquatement financer les besoins des offices municipales en habitation », a souligné M. Plante.

Débloquer

Pour retrouver un équilibre dans le marché immobilier québécois, un bouquet de mesures sera nécessaire pour atteindre les objectifs de la SCHL. Doubler la programmation en chantier, sur 10 ans, relève d'un immense défi surtout dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre et des politiques à l'échelle nationale et à l'échelle locale qui vont à l'encontre de cet objectif. Plus il y aura des contraintes, plus il sera difficile de résorber cette crise du logement. Pour la CORPIQ, une politique nationale de densification douce du territoire devrait être pensée mise de l'avant sans tarder. Il est nécessaire d'assouplir les règles pour stimuler le développement et intéresser l'investissement privé. « Actuellement, 116 municipalités du Québec ont un taux de taxation plus élevé pour les bâtiments de 6 logements ou plus alors que nous souhaitons justement densifier et optimiser notre territoire. Il y a lieu de revoir cette politique fiscale et plutôt mettre en œuvre des mesures incitatives au développement du marché immobilier. Ainsi, l'environnement des propriétaires doit être plus favorable », laisse tomber le porte-parole de la CORPIQ.

Protéger le parc locatif québécois

Une enquête conjointe de la CORPIQ et de l'APCHQ révélait tout de même en 2016 que 17 % du parc locatif québécois avait besoin de travaux majeurs, dont 106 500 logements dans le Grand Montréal. Si tout le monde s'entend sur l'importance de la mise à niveau du parc et de la nécessité de le garder en bon état pour le futur, vient la question des incitatifs. Au Québec, ces derniers sont quasiment inexistants : économiquement la rénovation est devenue un coût et n'est plus un investissement. Pour un propriétaire de logements, le retour sur investissement s'étend sur 50 ans alors que la durée de vie des rénovations dépasse rarement les 15 ans.  Cela explique le retrait de centaines de logements chaque année et la fragilité de l'offre actuelle. « Améliorer l'offre et éviter que soit retiré des logements du marché est primordiale. C'est aussi une opportunité d'améliorer l'efficacité énergétique et réduire les coûts de chauffage des locataires en procurant les bons incitatifs pour que les propriétaires puissent retrouver le niveau de motivation des années 80 où l'entretien du parc était grandement valorisé. Bref, il y a urgence de moderniser nos lois et nos règlements » a conclu M. Marc-André Plante de la CORPIQ.


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