Inquiets des taux de mortalité élevés au sein des colonies de pollinisateurs, et conscients de l'importance de ces dernières dans le maintien de la biodiversité et d'une saine production agroalimentaire, la députée de Gaspé et porte-parole du Parti Québécois en matière d'agriculture et d'alimentation, Méganne Perry Mélançon, ainsi que le chef du Parti Québécois, Paul St‑Pierre Plamondon, ont annoncé que le Parti Québécois avait l'intention ferme d'interdire l'utilisation des pesticides néonicotinoïdes et du glyphosate, un puissant herbicide non sélectif.
Plusieurs causes expliquent les difficultés des pollinisateurs, dont les changements climatiques et l'apparition, ces dernières années, d'un parasite particulièrement nuisible aux colonies, le varroa destructor. Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer les ravages que cause l'utilisation de certains produits chimiques, et le Parti Québécois est déterminé à agir sur cet enjeu précis. « Chaque année, on s'inquiète du nombre croissant d'abeilles à miel et d'abeilles indigènes qui meurent, et on le déplore; le Parti Québécois compte donc agir résolument pour protéger les abeilles, en interdisant, dans les 100 premiers jours de son mandat, les pesticides néonicotinoïdes et le glyphosate, communément appelé Roundup », a déclaré Paul St‑Pierre Plamondon.
Le chef du Parti Québécois souligne, d'une part, qu'Ottawa a renié son engagement d'interdire les néonicotinoïdes et que, d'autre part, même si le gouvernement du Québec a identifié des objectifs de réduction de l'utilisation de ces produits, celle‑ci ne fait qu'augmenter. « En 2016, 1 750 000 hectares de terres québécoises ont été traités au glyphosate; c'est 10 fois plus qu'en 1992, et 36 fois la taille de l'île de Montréal! Bien sûr, l'objectif est d'éviter que ces produits chimiques fassent du tort aux abeilles et se retrouvent dans nos assiettes, pas de pénaliser nos agriculteurs; c'est pourquoi nous négocierons avec eux des compensations pour faciliter la transition vers des stratégies plus écologiques », a-t-il précisé.
Le maintien de la biodiversité, ainsi que le rendement des productions agroalimentaires québécoises, dont celles des petits fruits - on pense notamment aux bleuetières du Lac-Saint-Jean -, dépendent largement de la santé des pollinisateurs. « Nous en sommes au point où on doit parfois importer des abeilles; c'est un non-sens absolu! La solution se trouve donc également du côté du soutien aux apiculteurs; nous joignons notre voix à la leur pour demander que leur soit accordée une aide d'urgence de 12 M$ qui servira, surtout, à appuyer la recherche sur le varroa destructor et à augmenter le nombre d'abeilles partout au Québec », a de son côté réclamé la députée de Gaspé.
Toutefois, au-delà de cette aide d'urgence, il faut aussi soutenir efficacement toutes les initiatives visant à préserver les essaims. « Nous nous engageons à appuyer tous les projets allant en ce sens, que ce soit en zone urbaine ou rurale; entre autres, nous rembourserons la moitié des coûts liés à l'achat et à la mise en opération d'une ruche », a conclu Méganne Perry Mélançon.
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